LE BLOG DU ROI DES CONS

C'est officiel, notre ministre préférée a sombré dans la drogue. Regardez ce sourire extasié, cet oeil glauque, cette tenue dépravée au décolleté plus qu'indécent. Quelle misère ! On savait que les proches du roi sarko étaient épuisés à force de rattraper les conneries des uns et des autres, mais en arriver là...

Elle est tellement à la masse qu'elle doit demander à quelqu'un de lui faire son shoot. Ah ! si on m'avait dit que je verrais un jour un pareil spectacle ! Elle qui était si joyeuse, si pleine de vie, toujours à faire des blagues...

Ceux qui disent que le vaccin contre la grippe A provoque des effets secondaires sont des mesquins constipés qui ne cherchent qu’à jeter le discrédit sur notre beau gouvernement. Quand j’ai vu que la Roselyne l’avait fait, mon sang n’a fait qu’un tour et je me suis précipité au gymnase municipal pour avoir ma dose.

Résultat, je me sens rajeuni ! j’ai gagné en élégance, je suis plus sûr de moi et les résultats ne se sont pas fait attendre : on vient de me proposer un poste de chef de rayon au super U de Grouchy. Alors là, je dis chapeau Roselyne !

Je me mets à regarder d’un œil morne la campagne pouilleuse qui défile derrière la vitre du train. Au bout d’un moment, la souris qui m’a souri m’adresse la parole avec un fort accent local.

- J’vous connais, vous ! qu’elle me dit. Vous êtes le chanteur des Chats Puants… j’en mettrais ma main au feu.

- Celle-là, cela faisait longtemps qu’on ne me l’avait pas faite.

- Gardez-la pour autre chose, lui dis-je. Je dis ça pour votre main… de toute façon, vous parlez d’un temps révolu.

- C’est dommage, vous étiez marrant avec votre cape et votre string. Et cette grosse voix… ma mère vous appelait Joe Caniche, le Joe Cocker français.

- Très amusant…

- Dites, vous me trouvez comment, physiquement ?

Là, je la regarde avec plus d’attention. Jolie, bien qu’un peu vulgaire à mon goût. La Germaine a quand même plus d’allure, malgré son léger surpoids, ses caleçons moulants et ses cheveux rouges.

- Absolument charmante.

- Merci, vous êtes un chou. Vous savez, je rêve de devenir actrice de films Z… c’est encore plus extrême que les X…

Voilà bien ma veine : encore une folle du goumi.

Ah… c’est bien, vos parents doivent être très fiers de vous.

- Ils s’en tamponnent le coquillard, de toute façon… en fait, le plus dur c’était de trouver un pseudo qui arrache. Il faut que ça ressemble à un nom connu, c’est obligé. Au début, j’avais pensé à Nana Moule-Pourrie, mais on m‘a dit que c’était pas vendeur…

- Je ne vous le fais pas dire.

- Donc j’ai choisi Britney Sperm, ça fait moderne et en plus c’est original.

- Hum… ça donne envie, effectivement.

Là, je regarde à nouveau par la vitre et je me dis que je serais aussi bien dehors. Le train s’arrête lentement dans la gare de Crot’fou. Je suis en territoire ennemi, mais tant pis, il est hors de question que je subisse ça une minute de plus. Je me lève et ramasse ma veste d’un geste à la fois sensuel et magistral.

- Pardonnez-moi, gente demoiselle, mais le devoir m’appelle… au plaisir ineffable de vous revoir.

- Attendez, je ne vous ai pas parlé de mon partenaire ! Il se fait appeler Tino Grosse Pine, vous trouvez ça comment ?

Je lui fais un vague signe de la main et fends la foule compacte de mes semblables (mais le sont-ils vraiment ?) comme Moïse les eaux de la Mer Rouge. Je fais coulisser la porte et saute prestement sur le bitume. L’air méphitique de Crot’fou, territoire nauséeux de la traîtrise et du ricard tiède, me saute aux narines. Tant pis, c‘est toujours mieux que d’endurer les élucubrations de l’autre folle…